Album photos d’un voyage de la fanfare dans les gorges du Tarn

30 Novembre 2024

La Fanfare était une association dont, pour une période, le président a été Monsieur SEIGNEUR et le trésorier Monsieur BRUNEAU. Ils organisaient d’autres activités que les défilés et représentations musicales à Saulx et ses alentours.

Dans les papiers de mon père, j’ai trouvé un document édité par ce groupe. Ce prospectus, un peu jauni, proposait de participer à un voyage la première semaine de septembre, mais aucune précision quant à l’année. Je suppose que c’était dans les années 50 lorsque mon père était encore célibataire.

Partir en vacances n’était pas chose courante à l’époque même si les congés payés existaient depuis 1936. Ce séjour avait un coût : 14000 anciens francs. Les nouveaux francs datent de 1960. En 1950, une baguette valait 13 centimes. Il est donc impossible de se rendre compte si ce séjour était cher, si tout le monde pouvait se l’offrir ?

Album photos d’un voyage de la fanfare dans les gorges du Tarn

Nouvelle question : comment l’association faisait-elle pour organiser le parcours, les transferts, les logements, toutes les réservations pour une quarantaine de personnes ? Pas d’internet, TripAdvisor ou Booking, pour chercher des hôtels ou des autocars ? Ni GPS pour construire un itinéraire : seulement de belles cartes routières où l’on suivait la route avec le doigt en notant les villes étapes. D’ailleurs, à cette époque, pas d’autoroute non plus, les nationales et les départementales avaient des numéros dont on se souvient encore.

Avec l’aide de Google, j’ai essayé de reconstituer ce voyage. C’est un outil formidable qui peut, malgré tout, faire peur par son intelligence artificielle. Il suffit de lui donner une photo pour qu’il la situe géographiquement et très précisément. C’est ainsi que j’ai réussi à classer ces clichés et savoir exactement où ils ont été pris. Idem pour les itinéraires que j’ai retracés sans aucune difficulté.

Sur les photos, on pourrait croire que ce voyage a été suivi exclusivement par des hommes. C’est ensemble, qu’ils ont découvert cette belle région d’Occitanie actuelle, comme une sorte de colonie de vacances où les plus âgés surveillaient les plus jeunes.

Grâce au programme, j’ai réussi à rédiger un journal de bord que des photos viennent illustrer :

D’ailleurs, la première journée était une nuit !

Probablement dans un train couchette, entre Paris-Austerlitz et Rocamadour pour un trajet de 8h30 : toute une épopée ! Pas encore de TGV vers cette destination ! (toujours mal desservie aujourd’hui puisqu’il faut compter entre 5h30 et 7h30 de trajet, avec un ou deux changements pour rejoindre Rocamadour depuis Paris).

Est-ce qu’ils ont dormi ? Est-ce qu’ils se sont amusés toute la nuit ?

Le véritable 1^er jour de vacances commence à Rocamadour. Le village est perché sur une falaise, il y a des escaliers partout. Quand ils sont arrivés à 5h30 du matin qu’ont-ils fait ? Est-ce qu’ils ont grimpé au sommet histoire de se défouler si la ville était encore endormie ? Il y a plusieurs photos où les plus jeunes hommes sont justement sur des escaliers… Le soleil n’est pas encore là, comme le signe d’un début de matinée ? Ils portent tous des pantalons à jambes larges et tailles hautes du plus grand chic.

Ensuite, ils sont montés dans un car, pour rejoindre Padirac et son gouffre. A la sortie de la visite, mon père a acheté la photo où on le voit, dans une barque, sur le « Lac de la Pluie ». Il est au premier rang à côté de ses amis des familles Niochau et Hordesseaux

Nous sommes nombreux à avoir fait la même chose, au même endroit. Depuis des générations, cette photo du Lac de la Pluie devient collector. Nous pourrions comparer, au fil des années, les évolutions de la taille des stalactites.

Après, ils ont pris la direction des gorges de l’Autoire et d’Aurillac avant un arrêt pour la nuit à Vic-sur-Cère. Donc, ils ont effectué, en car, plus de 100 km, sur des routes sinueuses.

2^ème jour : départ de Vic-sur-Cère, vers Le Lorian, St Flour, St Chély-d’Apcher, Mende, Ste Enimie pour arriver à la Malène. Une photo est prise sur la Nationale 121, aujourd’hui déclassée en départementale : les hommes posent, près d’une fontaine, à un carrefour, au bord de la route… arrêt dans un café et ou pause pipi ?

Encore une fois, il fallait avoir le cœur bien accroché car ils ont parcouru presque 400 km de routes difficiles…

Sur la Nationale 9, en fond de paysage, le pont de Garabit se dévoile pendant un arrêt. Mon père avait une grande spécialité : celle de prendre des photos devant des panneaux d’indications routières. Plusieurs clichés ont été pris au point précis situé à : 3.7 km de La Gazelle, 2.8 km de Lair, 12 km de St Flour ou 56 km de Marvejols. Plus le groupe est grand, moins on voit les panneaux !

3^ème jour : trajet de La Malène, avec un petit tour en barque (aujourd’hui c’est une balade nautique hyper prisée qui passe sous le viaduc de Millau). Ils se sont arrêtés au Cirque des Baumes, dans les gorges du Tarn… On voit Messieurs Niochau, Gervais, Baillon et Hordesseaux poser devant un panneau de la Nationale 107bis, à flanc de falaise.

Ensuite, ils ont visité les Gorges de la Jonte, Meyrueis, le magnifique Aven Armand et ils sont arrivés à Millau. Pour cette journée encore 90 kms de routes sinueuses à ajouter au compteur !

4^ème jour : le parcours commence à Millau, puis Séverac-le-Château. Arrêt à Rodez et photo devant sa cathédrale : quatre hommes ont pris la pose du côté ouest, sur la Place d’Armes. Aujourd’hui, le monument de la Victoire, en blanc à gauche, qui avait été déplacé au jardin public du Foirail, va peut-être revenir vers la cathédrale (polémique en cours).

Le voyage a continué vers Figeac avant de terminer le circuit par une dernière nuit à Rocamadour : 350 km … une rigolade ! Les cerveaux devaient flotter dans leurs boites après tous ces virages.

Dernier souvenir photographique de groupe, devant la Porte du Figuier à Rocamadour, cette voûte d’ogive construite au 15^ème siècle, s’ouvre sur les remparts. Avec leur petit bagage, ces hommes sont attendrissants. C’est une sorte de valise cabine, contenant le strict nécessaire, un minimum que nous contenons difficilement aujourd’hui, lorsque nous partons en vacances une semaine.

Le lendemain, probablement après un bon petit déjeuner c’est le retour en train vers Paris où l’arrivée est prévue le soir. Finis les virages, une journée de repos en transport ferroviaire !

Les personnes présentes sur les photos sont : André et Georges NIOCHAU, Marcel et Robert ( ?) HORDESSEAUX, Robert GERVAIS, Aimé GASPAROUX, René THOMAS, Michel BAILLON, Louis CHATELAIN, Christian LE BRIS, Jacques FORE(S)T, ?? GILBERT et d’autres dont les noms nous échappent. Si vous les connaissez, nous serions heureuses de les collecter…

Pour clôturer cet album de souvenirs photographiques, je ne sais pas où cette photo a été prise, une ville touristique avec les magasins de souvenirs ? Et qui est donc cette jeune fille au centre ???

LE MURMURE DE LA FONTAINE

Déjà annoncé dans notre précédente parution : le fils d'une institutrice a découvert des rédactions, comptines et poèmes enfouis au fond d'une vieille malle. Ces écrits ont été réalisés il y a plus d'un demi siècle par les petits Salucéens du cours élémentaire durant les années 1966, 1967, 1968. Vous les découvrirez au fil de nos publications sous cette rubrique.